La 5ème séance du séminaire Fifty-Fifty aura lieu le jeudi 29 septembre à 14h00, dans l’amphithéâtre de l’espace de conférences à l’IRISA, sur le campus de Beaulieu à Rennes, et sera animé par Pierre Deschamps : « Les quotas de genre dans les comités de recrutement académique : une solution pour réduire les inégalités de genre ? ».
Depuis une réforme de 2015, les comités de recrutement académiques français sont paritaires. En exploitant des données d’archives de trois universités, j’estime l’effet causal de cette réforme sur la probabilité de recrutement des femmes. La réforme imposant un quota de 40% de chaque sexe sur les membres des comités de recrutement, les laboratoires les moins féminisés ex ante et donc les plus touchés par la réforme sont affectés à un groupe de traitement, tandis que les plus féminisés font partie du groupe de contrôle. La comparaison entre ces deux groupes en utilisant la méthode des différences de différences permet de retrouver l’effet de la réforme.
La réforme a un effet négatif sur le classement des femmes, et in fine sur la probabilité d’être recrutée. L’effet négatif de la réforme est concentré dans les comités où le président du jury est un homme, suggérant que c’est la réaction des hommes à la réforme qui provoque cet effet négatif. Ce résultat ne
remet pas généralement en cause l’efficacité des quotas de genre dans d’autres contextes. Enfin, je présente des pistes plus prometteuses pour réduire les discriminations dans le monde académique.
Brève biographie : Pierre Deschamps est assistant professor au Swedish Institute for Social Research (SOFI) de l’Université de Stockholm depuis 2019. Titulaire d’un doctorat réalisé sous la direction conjointe d’Étienne Wasmer et de José de Sousa au département d’économie de Sciences Po (2013-2018), Pierre Deschamps a ensuite été chercheur postdoctoral au LIEPP (Laboratoire Interdisciplinaire d’Evaluation des Politiques Publiques). Ses recherches portent sur les discriminations sur le marché du travail, et sur l’économie urbaine.
